Récit du REV
2014
Pour cette 2nde tentative sur le REV, j'avais mis
toutes les chances de mon côté. Bordeaux-Paris pour la durée, 4 jours en
Ardèche pour le dénivelé et 34x27 pour passer les cols au programme de cette
édition 2014. Il y a 2 ans, je n'avais pas voulu changer de braquet, j'avais
gardé mon 39x27 et j'avais finalement renoncé dans la montée du Petit Ballon au
milieu de la nuit et sous l'orage.
Je pars donc motivé pour prendre ma revanche sur le
REV à 7h40. Je démarre tranquillement sur les quelques kilomètres de plat qui
mènent à Faucogney puis la route devient déjà vallonnée pour rejoindre
Servance. Il tombe quelques gouttes, j'enfile ma veste de pluie et progresse
tranquillement. Je rejoins Miellin et attaque la 1ère "vraie" difficulté
du jour, le col des Chevrères. Je comprends rapidement pourquoi Tony Martin
m'avait semblé arrêter dans ce col lors de l'étape du Tour de France. Le
panneau indique 14,5% sur le 1er kilomètre, la pente doit même atteindre (voire
dépasser) les 18% sur plusieurs centaines de mètres. J'essaie de monter
tranquillement mais difficile avec une telle pente de ne pas faire monter le
cœur. Heureusement, le col est relativement court et on peut déjà plonger vers
le col de la Chevestraye pour le 1er ravitaillement (km45). Un arrêt
rapide et je repars, je commence d'ailleurs à rattraper quelques participants
du REV parti avant moi.
Je rejoins Servance, remonte le col des Croix et me
prépare à l'ascension de mon 1er ballon d'Alsace. Ce versant est assez dur mais
très régulier, je trouve mon rythme et rejoins le somment sans souci. Au
sommet, le 2nd ravitaillement (km 91) m'attend comme tout va bien pour le
moment je repars rapidement.
La descente vers Masevaux est très agréable malgré un
passage avec des travaux. Je me méfie de la boucle permettant de rejoindre
l'autre versant du ballon d'Alsace, c'est vallonné mais je ne veux pas y
laisser trop de forces, je reste raisonnable dans les talus qui se présentent
espérant me préserver pour mon 2nd ballon d'Alsace. J'arrive donc à Giromagny
et prends la direction du Ballon d’ Alsace. A mi-pente environ, je me sens un
peu moins bien, même si la pente assez faible pour permettre d'amener du
braquet, je ralentis un peu et mouline d'avantage. Ce qui me permet d'atteindre
le sommet assez frais. 3ème ravitaillement au sommet (km 149), je prends un peu
plus le temps et préviens Gaby (mon beau-père) qu'il peut venir me rejoindre
pour me suivre un bout de chemin.
Je repars juste devant Tim NAERT qui enchaîne la
descente derrière moi. On discute un peu jusqu'au col du Menil où je prends
quelques mètres d'avance puis dans le col d'Oderen. A Kruth, je commence à
croiser des voitures avec phares allumés et essuie-glaces en marche, le ciel
est noir et la pluie commence. La pluie est dense lorsque j'entame la montée du
col du Bramont où Gaby me rejoint. Je rejoins Jean-Paul BRIOT sous la pluie,
passe le sommet du col du Bramont puis rejoins la route des Américains dans
laquelle j'ai mon 1er gros passage à vide. Tim me rejoint et me passe peu de
temps avant le sommet. J'arrive au 4ème ravitaillement sur la route des crêtes
(km 217), où je me retrouve avec Tim et Jean-Paul.
Je repars entre eux deux. J'ai pris un peu de temps au
ravitaillement, il n'y a pas de gros cols jusqu'au ravitaillement suivant mais
l'enchaînement de plusieurs "petits" cols avec le col des Feignes, du
Surceneux, du Bonhomme, de Louchpach et finalement celui du Calvaire où un
nouveau ravitaillement nous attend. Je m'arrête et profite d'un ravitaillement
intermédiaire dans le col du Bonhomme car je coince un peu. Je retrouve à
nouveau Tim et Jean-Paul au col du Calvaire (km287) où je me change et enfile
mes affaires de nuit.
Je repars derrière eux cette fois-ci. La descente vers
Munster me permet de rejoindre Jean-Paul avec qui je discute un peu jusqu'au
pied du Petit Ballon. Je crains beaucoup ce col qui m'avait fait craquer 2 ans
plus tôt et j'ai demandé à Gaby de m'accompagner au ravitaillement suivant. Les
premières pentes sont très rudes mais finalement passent plutôt bien et je prends
quelques mètres d'avance sur Jean-Paul. La suite du col moins pentue se révèle
assez difficile. On aperçoit les lumières du ravitaillement qui nous attend au
sommet. Un feu d'artifice m'indique que Tim vient sans doute de parvenir au
sommet, il me reste environ 1km. On se retrouve à nouveau à 3 au ravitaillement
(km 340).
Je perds un peu de temps et repars un peu après Tim et
Jean-Paul mais leur lumière devant moi me permet de descendre plus rapidement
et de les rejoindre avant d'entamer la difficile montée du col du Platzerwasel.
Dès le pied du col, je prends quelques mètres d'avance sur Jean-Paul et je vois
Tim s'éloigner (ce sera la dernière fois que je l'aperçois jusqu'à l'arrivée). La
montée est longue et les kilomètres commencent à peser sur les jambes,
l'ascension est difficile, heureusement je ne vois pas la vitesse à laquelle
j'avance sur le compteur. J'arrive péniblement au sommet mais cette fois pas de
descente pour récupérer, nous sommes sur la route des crêtes et l'ascension
continue jusqu'au col du Breitfirst dans laquelle je marque une pause
supplémentaire à l'arrière de la voiture. Jean-Paul en profite pour repasser
devant moi, je ne le reverrai lui aussi qu'à l'arrivée. Je repars et après
quelques mètres, je dis à Gaby qui est toujours derrière moi que je compte
m'arrêter définitivement au ravitaillement du col Amic, le reste du parcours me
semble alors insurmontable. J'escalade péniblement le final du Grand Ballon et
plonge vers le col Amic où Jean-Claude et les bénévoles nous attendent au
ravitaillement (km 379). Je me sens au bout du rouleau, Jean-Claude m'encourage
à poursuivre: "Tu as fait le plus facile, il ne te reste que le plus dur
;-)". Je prends une longue pause, j'ai du mal à me motiver pour partir sur
la boucle de 65km qui me ramènera à nouveau au col Amic.
Je reprends finalement la route et après quelques
kilomètres d'ascension (qui permettent de se réchauffer) j'entame la descente
vers Wattwiller puis le petit bout de plat permettant de rejoindre Guebwiller
où j'ai quelques difficultés à trouver la route pour le Markstein. J'entame
finalement l'ascension sur un bon rythme (compte tenu du parcours déjà
réalisé). La pente est relativement faible, j'alterne 34x25 assis et 34x21 en
danseuse. Je décide malgré tout de marquer une petite pause dans cette
ascension et repars, le final est plus dur avec des pourcentages plus
importants. J'arrive finalement au Markstein et enchaîne directement vers le
Grand Ballon pour la deuxième fois. Bizarrement, je passe mieux cette fois-ci,
sans doute parce que je sais qu'après ce passage, je ne pourrais plus renoncer
sauf incident. Je redescends vers le col Amic (km 444) avec les toutes
premières lueurs du jour. Je profite à nouveau du ravitaillement et retrouve un
duo de REVeurs qui part pour la boucle de Guebwiller que je viens d'achever.
Je repars sachant qu'il me reste 3 cols à franchir.
Tout d'abord, le col du Hundruck difficile même s'il ne présente pas un fort
dénivelé. Encore une fois, je suis obligé de marquer une pause dans son
ascension. Je redescends ensuite sur Masevaux. Je sais qu'il y a alors un assez
long passage quasiment plat mais un léger vent de face freine mon avancée et me
sape un peu le moral. J'entame ensuite ma 3ème et dernière ascension du ballon
d'Alsace. Montée longue et difficile même si elle ne se poursuit pas jusqu'au
sommet du ballon d'Alsace. Le soleil est là, la température commence à monter
et je redescends vers Giromagny. De Giromagny à Plancher Haut (lieu du dernier
ravitaillement), je discute avec des cyclos ce qui me permet de rompre un peu
la monotonie, ils vont enchaîner la Planche-les-Belles-Filles puis le ballon de
Servance. Pour ma part, je me 'contenterai' du ballon de Servance.
Je profite tout de même du ravitaillement au pied de
ce dernier col (km 516) et repars sachant qu'après cette difficulté, je serai
arrivé pratiquement au bout de mon REV. Je prends mon temps dans l'ascension
marquant encore 2 ou 3 pauses mais parviens au sommet. J'entame la descente
vers le col des Croix ; le revêtement est assez mauvais et mon dos ne
supporte plus trop ce genre de traitement. J'arrive au col des Croix et remonte
en face sachant qu'il me faut encore rejoindre la route de Faucogney. Après
quelques kilomètres, j'entame la descente vers Faucogney, je fais quelques
calculs et je commence à me dire que si j'arrive à finir à un bon rythme, je
peux peut-être arriver avant 13h10 et donc finir le REV en moins de 29h30. Je
mets mes dernières forces dans ces derniers kilomètres pour finir le REV
finalement en 29h28min (km 580). Je suis épuisé mais heureux. Je ne serais pas
parvenu au terme de cette aventure sans Gaby qui m'a suivi à partir du col du
Bramont, je le remercie ainsi que Sophie pour le temps qu'elle m'a accordé pour
que je me prépare à cette épreuve.
Cerise sur
le gâteau, même si j'arrive loin derrière Tim (pratiquement 2h), je fais le
3ème temps toutes catégories confondues sur le REV et 2nd de la catégorie Ultra
avec assistance à juste une toute petite minute du 1er. Certains me demandent
si je suis déçu; absolument pas, je suis venu à bout de ce parcours de dingue,
je n'avais pas d'objectif de classement et c'est très bien comme cela.
Un dernier
mot pour remercier tous les ravitailleurs et l’équipe d’organisation qui font
l’âme du REV et sans qui cette magnifique épreuve n’existerait pas.
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